La flore

La flore Corse comprend 2524 espèces naturelles dont 296 sont endémiques. A San Martino di Lota, un travail pour recenser l’ensemble de la végétation serait à entreprendre. Le CEN Corse, lors de ces recherches de terrain, a pu décrire les grands ensembles naturels et faire l’observation de certaines espèces remarquables. (photos : L. Lepori. Source bibliographique et noms corses : la flore endémique de la Corse, J. Gamisans & JF. Marzocchi).

Les grands ensembles naturels

(photos : L.Lepori).
La commune de San Martino di Lota présente une grande diversité de végétation depuis la mer jusqu’à la montagne. Le littoral est surtout composé de végétation basse dans les environs immédiats de la mer (espèces supportant la salinité) comme le cinéraire maritime (Jacobaea maritima), puis en arrière côte on trouve des formations caractéristiques du maquis essentiellement composées de cistes de Montpellier (Cistus monspeliensis) accompagnées d’arbustes type filaire (Phillyrea sp.), myrte (Myrtus communis), genêt épineux (Genista scorpius) ou arbousier (Arbutus unedo),…
A noter la présence d’une zone à olivier d’Europe (Olea europaea) (oliveraie) en versant sud du lieu-dit Porraja en haut du hameau de Pietranera, et d’une zone à chêne liège (Quercus suber) (suberaie) en versant sud du sommet situé entre Grisgione et Licciola.

Plus haut en remontant la vallée vers le village, c’est la forêt de chênes verts (Quercus ilex) qui domine. Cet arbre couvre une grande partie de la commune (quasiment 50 % de la surface), très souvent accompagné du frêne à fleurs (Fraxinus ornus). En sous bois, ou dans les parties moins arborées, la bruyère arborescente (Erica arborea) fait son apparition. Dans les vallons plus humides se trouve la châtaigneraie qui a de plus en plus de mal à se maintenir car subissant l’attaque de ravageurs et de maladies de toutes sortes. Les châtaigniers (Castanea sativa) finissent par être remplacés petit à petit par le charme houblon (Ostrya carpinifolia).
C’est au niveau de la châtaigneraie que l’on peut trouver des sources pétrifiantes caractérisées par une flore particulière. C’est un habitat prioritaire car menacé en Europe.

À partir de 500-600 mètres les arbres se font de moins en moins nombreux et la végétation dominante est constituée par le maquis à bruyère et à arbousier. L’aspect forestier se maintient toutefois le long du ruisseau de Fornelli avec la présence d’un petit bois remarquable de houx (Ilex aquifolium) de belle taille et de quelques gros spécimens de buis (Buxus sempervirens).
Plus nous allons vers les crêtes, plus la végétation est basse et se compose de formations particulières appelées fruticées naines (formation en coussinet) avec des plantes caractéristiques comme l’euphorbe épineuse (Euphorbia spinosa), le genêt de salzmann (Genista salzmannii), l’anthyllis (Anthyllis hermanniae) et le thym corse (Thymus herba-barona). C’est dans ce milieu que l’on trouve la plupart des plantes endémiques du Cap Corse.
A noter la présence de quelques zones de plateaux d’altitudes composées de pelouses, de sources et de bocages à aubépine (Crataegus monogyna) comme par exemple le plateau de Lota Maiò rappelant les Pozzine du Centre Corse. Ce sont des milieux très riches en biodiversité.

La flore remarquable (espèces endémiques et espèces protégées)

(par ordre alphabétique, source bibliographique principale : la flore endémique de la Corse, J.Gamisans & JF Marzocchi). Le nom Corse est mentionné lorsqu’il existe (photo L.Lepori).

Ancolie commune (Aquilegia dumeticola) :
C’est une endémique de Corse et d’Italie. Elle est assez répandue dans les forêts fraîches entre 600 et 1500 m. A San Martino di Lota, elle a été notée en montagne près d’une source à environ 700 m.

Arméria à tête blanche (Armeria leucephala), Erba muvrella bianca :
C’est une endémique Corse. Elle pousse essentiellement sur les rochers entre 200 et 2700 m. A San Martino di Lota, elle a été notée à 984 m au Monte Pinatelle.

Fougère de crète (Pteris cretica) :
C’est une espèce protégée, elle est rare et menacée car son habitat -les sources pétrifiantes- est en voie de disparition en Europe (habitat dit prioritaire). A San Martino di Lota, elle a été découverte au niveau des sources du lieu-dit Trente spiscine.

Pancratium d’Illyrie (Pancratium illyricum), Cipolla canina :
C’est une endémique de Corse, de Sardaigne et de Capraia. Elle pousse dans les milieux ouverts, les pelouses, les cistaies de 0 à 1200 m. A San Martino di Lota, elle a été notée près de Cima di Morelli et au plateau de Lota Maio.

Polygala Corse (Polygala nicaeensis corsica) :
C’est une endémique Corse, fréquente dans le Cap Corse et disséminée ailleurs. Elle pousse dans les pelouses, les fruticées naines et les forêts claires entre 0 et 1200 m. A San Martino di Lota, elle a été trouvée dans les fruticées naines du plateau de l’Alziccia.

Santoline Corse (Santolina corsica), Santulina :
C’est une endémique de Corse et de Sardaigne. Elle pousse dans les fruticées naines entre 300 et 1700 m surtout dans le massif de San Petrone, le Cap Corse et la région de Corte. A San Martino di Lota, elle a été notée sur le versant nord de Cima di Morelli où elle constitue à certains endroits des parterres assez vastes.

Scrofulaire de Deschâtres (Scrophularia canina deschatresii) :
C’est une endémique de Corse notée seulement sur les massifs du Cap Corse, de Tenda et du San Petrone. Elle pousse au niveau des fruticées naines, les éboulis, et les serpentines. A San Martino di Lota, elle a été notée près de Cima di Morelli à environ 650 m.

Thym Corse (Thymus herba-barona), Erba barona :
C’est une espèce endémique de Corse, de Sardaigne et des Baléares.
Il est abondant sur toute la Corse au niveau des fruticées naines de 800 à 2000 m. A San Martino di Lota, c’est sur les pentes du Monte Pinatelle qu’il est le plus abondant.

Violette Corse (Viola Corsica), Viola Corsa :
Cette pensée est endémique des crêtes du Cap Corse, on ne la trouve nulle par ailleurs. Elle pousse au niveau des fruticées naines de 700 à 1300 m. A San Martino di Lota, elle a été notée le long du chemin entre Petra Ellarata et le col de San Leonardu et sur les pentes du Monte Pinatelle.